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Tout savoir sur le piment : culture, défis climatiques et piment d’Espelette

  • Photo du rédacteur: Louise
    Louise
  • 15 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 juil.


moutarde classique

Avec ses origines lointaines et ses saveurs puissantes, le piment a conquis le monde entier. D’où vient-il exactement ? Qu’est-ce qui explique son piquant ? Comment s’est-il implanté dans nos régions ? Quels défis rencontrent ses producteurs ? Dans cet article, nous vous livrons 5 faits essentiels sur le piment : son histoire, la capsaïcine, l’aventure basque du piment d’Espelette, la renaissance de cette culture et ses défis face au climat. Découvrez ce qui se cache derrière ce fruit qui fait toute la différence  !



Le piment est un fruit originaire d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud


grains de moutarde

Cultivé depuis plus de 6 000 ans, le piment fait partie intégrante de l’histoire des civilisations précolombiennes. Les Aztèques et les Mayas l’utilisaient déjà pour relever leurs plats et même pour ses vertus médicinales.

C’est grâce aux explorations de Christophe Colomb qu’il a quitté ses terres natales pour rejoindre l’Europe et l’Asie. Très vite, il s'est imposé comme un condiment incontournable, chaque région développant ses propres variétés et méthodes de culture. En France, le piment se sème au printemps, dès que la température dépasse 15 °C : il adore la chaleur, le soleil et un sol riche et bien drainé. On le récolte de l’été jusqu’au début de l’automne, quand il a pris une couleur éclatante.


À noter : plus un piment est rouge, plus il est mûr… mais ce n’est pas pour autant qu’il pique davantage !


La sensation de brûlure vient d’une molécule : la capsaïcine


moutarde à l'ancienne et moutarde classique

Pourquoi a-t-on l’impression que notre bouche prend feu après avoir croqué un piment ? Tout est dû à la capsaïcine, une molécule naturellement présente dans le fruit. Sa concentration varie beaucoup selon les variétés, de 0,1 % à 1,5 %.


Au contact des muqueuses de la bouche, la capsaïcine déclenche une réaction qui trompe le cerveau en lui faisant croire à une véritable brûlure. En réalité, aucune lésion ! C’est simplement un signal d’alerte envoyé par le corps. Pour apaiser la douleur, celui-ci libère des endorphines, ce qui explique pourquoi certains amateurs éprouvent même une sensation de bien-être après avoir mangé du piment.




Le piment d’Espelette, une culture portée par les femmes pour remplacer le poivre


champ de moutarde

Au Pays basque, le piment a trouvé un terroir d’exception : c’est là qu’est né le fameux piment d’Espelette. À l’origine, ce sont les femmes qui ont joué un rôle décisif dans son développement. Le poivre étant trop cher et difficile à se procurer, elles ont introduit le piment comme alternative locale.


Avec patience et rigueur, elles ont sélectionné les meilleures graines année après année pour obtenir la variété « GORRIA », devenue le piment d’Espelette actuel. Elles maîtrisaient aussi des techniques traditionnelles de séchage : après la récolte, les piments étaient enfilés sur des cordes et suspendus sur les façades des fermes pour sécher au soleil.

Aujourd’hui encore, l’encordage est très réglementé : chaque corde doit comporter un minimum de 20 piments, et ce nombre doit toujours être un multiple de dix, avec des fruits de taille homogène. Cette exigence garantit une présentation soignée et la qualité du produit.



Le piment d’Espelette a bien failli disparaître dans les années 80


moutarde à l'ancienne

Malgré sa renommée, le piment d’Espelette a traversé une période critique dans les années 1980. Faute de structuration de la filière et face à des difficultés économiques, sa production était menacée. En 1983, une première tentative de création de coopérative a échoué.

Mais les producteurs n’ont pas baissé les bras. En 1993, ils ont fondé un syndicat pour relancer la filière et défendre ce patrimoine local. Leur détermination a porté ses fruits : en 2000, le piment d’Espelette a obtenu l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), suivie en 2002 de l’Appellation d’Origine Protégée (AOP). Aujourd’hui, il est devenu un véritable symbole de la gastronomie basque et un gage de qualité reconnu.



Le changement climatique, un défi majeur pour la filière


Comme beaucoup de productions agricoles, le piment n’échappe pas aux effets du changement climatique. Les étés de plus en plus secs compliquent sa culture : les producteurs doivent irriguer davantage, mais le cahier des charges de l’AOP Piment d’Espelette limite strictement les arrosages estivaux pour préserver la qualité du produit.


Résultat : pour irriguer en été, il faut demander des dérogations à l’Union européenne, qui peuvent mettre plusieurs jours à arriver… souvent trop tard pour sauver les cultures les plus fragiles. La filière travaille donc à faire évoluer ces règles afin de s’adapter à la réalité climatique tout en maintenant les standards d’excellence qui font la réputation de ce produit d’exception.


En résumé


Vous savez maintenant pourquoi le piment ne se résume pas à sa seule saveur piquante ! Héritier d’une longue histoire, porté par un savoir-faire exigeant et confronté aux défis climatiques actuels, il raconte le lien entre traditions, terroirs et modernité. Préserver cette filière, c’est maintenir vivant un pan unique de notre patrimoine culinaire !




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